Quand on évoque le département de l’Isère, viennent à l’esprit d’abord les sports d’hiver, la gastronomie dont le gratin dauphinois est un des grands classiques et l’histoire puisque Vizille fut le berceau de la révolution française. Mais Vizille, justement, est également renommée pour le parc qui entoure le château où se réunirent les trois ordres qui précédèrent les états généraux. Ce parc est un des joyaux du patrimoine végétal de l’Isère, un département qui se distingue aussi par le nombre, la diversité et la qualité de ses jardins.
A Vizille, sur 40 hectares, les styles se mélangent : une partie d’inspiration Renaissance, la plus ancienne, dessinée au moment de la construction du château, au XVIIème ; l’autre, plus XIXème, avec introduction d’éléments contemporains comme une passerelle de teck et de métal. A l’entrée, un cèdre monumental planté au moment de la création du jardin. Des jeux d’eau et des canaux alimentés par les ruisseaux qui descendent des massifs alentour. Dans la partie à la française, des haies de buis et d’ifs dont des panneaux expliquent l’art de la taille ; à l’intérieur des haies, des massifs de rosiers ‘Sylvie Vartan’ dont la couleur fuchsia met bien en valeur une statue d’Hercule terrassant le dragon. Ces rosiers font partie d’une roseraie créée en 1925 pour accueillir les présidents de la République dont Vizille était une des résidences. Devant le château, une esplanade comprenant un aménagement ordonné par le chiffre 3, en référence aux trois ordres. Ce parc est en accès libre toute l’année, sauf le 1er mai et le mardi de septembre à mai. Des visites guidées gratuites sont proposées à l’occasion des « Rendez-vous aux Jardins », le premier week-end de juin.
Des jardins pour les châteaux de Vizille, du Touvet et de Sassenage
Autre château, celui du Touvet dont le jardin est classé « remarquable » par le ministère de la Culture. Il est aussi intéressant par le cadre (d’un côté le massif de Belledone, de l’autre la Chartreuse et à l’horizon le Vercors) que par les jardins à la française où l’eau est omniprésente ; elle descend de la Chartreuse et alimente d’impressionnantes douves et des bassins par un rarissime escalier d’eau à l’italienne. Ce jardin est un bijou dont on ne parvient à déterminer laquelle de ses facettes est la plus brillante. On devine dès l’allée de tilleuls bicentenaire qui conduit vers lui, que le jardin du château du Touvet est « sans égal dans le pays alpin » comme le soulignent Bruno et Isabelle de Quinsonas, les propriétaires. Créé au milieu du XVIIIème par Pierre de Marcieu, le jardin a un air de famille avec celui de Versailles. « En important en Dauphiné un modèle royal pour ses jardins, le comte de Marcieu affiche avec ostentation, la marque de son pouvoir et son niveau de culture. La création des jardins répond aux requêtes de ses fonctions : par son poste de commandant en chef, il représente le Roi en Dauphiné » précisent Bruno et Isabelle de Quinsonas. Pierre de Marcieu fut très soucieux de la qualité de la réalisation. D’après lui, « l’art et la nature ou toujours besoin du secours l’un de l’autre et doivent être étroitement unis ». On peut visiter ce château de la mi-avril à fin octobre (Renseignements au 04 76 08 42 27).
Deux rangées d’ifs encadrent une grille d’entrée permettant d’accéder dans la cour du château de Sassenage (construit de 1662 à 1669 par Louis Alphonse de Sassenage) et dans le parc qui semble monter la garde du massif du Vercors. Parc à l’allure plutôt romantique mais qui garde des traces de plusieurs styles (italien, français, anglais et anglo-chinois). Peu de massifs mais beaucoup de beaux arbres : micocoulier, cèdre, chêne, noyer noir d’Amérique, érable pourpre et orme des montagnes, toute cette végétation luxuriante paraissant se confondre avec la végétation indigène des bases de la forteresse Vercors. Ce parc est ouvert en permanence et l’entrée est gratuite.
(Pour en savoir plus… veuillez-vous reporter à la page 179 de l’édition 2018).