Potager
S’il neige ou s’il pleut, réjouissez-vous : « Neige et pluie de février valent jus de fumier ». Mais à la vue de bourgeons prometteurs, le jardinier se réjouit d’émerger d’une sorte d’hibernation. L’heure des premiers semis a sonné. Feu vert pour semer en pépinière sous abri les choux pommés de printemps, les poireaux et les carottes, notamment la variété « Courte à forcer » ; en pleine terre, on privilégiera l’épinard, le navet, les oignons blancs et de couleur et, dans les derniers jours de février, la laitue « Reine de Mai » ainsi que les fèves et les petits pois. Les premières fraises apparaissent dans le commerce. Elles sont comme maquillées. D’une allure superbe mais ces produits de l’agriculture hors-sol sont fades. D’où l’intérêt de cultiver ses propres fraises. Retenez une variété telle la « Mara des bois ». Faites analyser votre sol. S’il est trop acide, il faut augmenter la quantité de calcaire avec environ 2 kg de chaux ou de lithothame pour 10 mètres carrés
Verger
C’est le moment de traiter. Pour prévenir la redoutable cloque du pêcher, des mesures préventives s’imposent. Afin d’arrêter le développement des spores de ce champignon, traitez à partir de la mi-février, avant la fleur, avec un produit à base de cuivre comme la bouillie bordelaise. Le réchauffement climatique a parfois des avantages : on peut planter des arbres jusqu’à présent réservés au climat méditerranéen. C’est le cas du kiwi et du figuier qui peuvent de toute façon résister à des pointes de -5°. Supprimez les fruits momifiés qui seraient restés accrochés aux branches et éliminez-les car ils peuvent être vecteurs de maladies.
Jardin d’ornement
Bonne période pour étaler du compost au pied des arbustes et des rosiers. Dès que les grands froids sont derrière nous, occupez-vous des hortensias en les taillant mais pas trop court, ne les rabattez pas de plus d’un tiers de leur hauteur. Si vous n’aviez pas pu le faire à la fin de l’été dernier, taillez maintenant les autres arbustes à floraison estivale (bignones, céanothus, lagerstromia, laurier) et nourrissez-les d’une bonne ration de compost. Commencez à griffer la terre des massifs pour l’aérer en y incorporant quelques poignées de fumier décomposé. Si l’hiver a été doux, la taille des rosiers doit commencer dès la dernière décade du mois. Si vous n’avez pu le faire en novembre, vous pouvez encore planter des rosiers dans des trous de « 40x40x40 » (terme utilisé par les professionnels signifiant quarante centimètres de profondeur, de largeur et de longueur). C’est aussi le moment de repiquer des bisannuelles : pensées, pâquerettes, myosotis et primevères.
Fenêtre, balcon et intérieur
Pour les plantes d’intérieur la période végétative est en cours ; c’est le bon moment pour faire des boutures apicales de coleus longues d’une dizaine de cm que l’on met dans un verre où l’on apercevra des racines se former; un mois plus tard, quand ces dernières sont assez développées, on les transfère dans un pot de terre où elles se développeront. Renouvelez la terre des pots et bacs de la terrasse. Les potées de bulbes à forcer préparées en octobre peuvent être rapprochées d’une fenêtre ensoleillée dès que les petites pousses sont bien formées. En l’espace de quelques jours, fleurs de crocus, jonquilles, narcisses et tulipes s’épanouiront. Surveillez vos agrumes en pot qui peuvent être attaqués par les cochenilles qui en raffolent et peuvent provoquer de gros dégâts. Il faut combattre cette plaie avec un insecticide spécial anti-cochenilles qu’on se procurera en jardinerie.
Taille des rosiers
Les hivers n’étant plus ce qu’ils étaient, ce n’est plus en mars qu’il faut se mettre à la taille des rosiers, mais dès la mi-février quand la végétation commence à redémarrer et que des bourgeons éclaireurs de feuilles et de fleurs pointent le bout du nez. La taille des rosiers est tout un art. En fait, c’est moins compliqué qu’en apparence quand on intègre le fait qu’il y a différentes familles de rosiers. Pour les rosiers botaniques et les rosiers lianes, on se contentera d’une taille de forme ; même chose pour les arbustifs dont on rabat environ un tiers. Pour les rosiers à fleurs nobles et les polyanthas, on taille à trois ou quatre « yeux » (c’est-à-dire bourgeons) en partant du bas de la tige. Et quand on ne connaît pas la famille de ses rosiers, on se renseigne ou on s’abstient : mieux vaut pas de taille qu’une taille intempestive.