Potager
S’il pleut, le jardinier se réjouit car il sait que « Pluie d’avril emplit le fenil ». Il profite des intempéries pour consulter catalogues et sites Internet spécialisés (Baumaux, La Ferme de Sainte Marthe, Kokopelli) où trouver ces légumes anciens qui ravissent le palais et la vue : tomates vertes et jaunes, arroche, amarante, potimarrons et courges musquées, panais, etc.). On trouve aussi de plus en plus graines et plants de légumes anciens dans certaines jardineries. Le printemps s’installe et la terre se réchauffe suffisamment pour permettre nombre de semis en pleine terre : différentes variétés de laitues comme la « Grosse blonde paresseuse » qui donnera en juin, ainsi que radis, carottes, betteraves. Sans oublier les haricots, quand les gelées ne sont vraiment plus à craindre. On les sème en rangées distantes de 30 cm à raison de cinq grains tous les 10 cm et en veillant à ne pas les enterrer trop profond, pas plus de 3 cm afin, comme le rappelle la sagesse jardinière, que le haricot puisse entendre le pas du semeur. Vers la fin du mois, quand le lilas commence à fleurir, c’est le moment idéal pour planter les pommes de terre de garde.
Verger
La plupart des arbres fruitiers sont en fleurs. Pour qu’elles donnent de beaux fruits, procurez-vous des colliers que l’on installe autour du tronc pour arrêter fourmis et chenilles. Pour faciliter dans quelques semaines leur récolte, palissez framboisiers et groseilliers et paillez vos fraisiers. Divisez les touffes de framboisiers et bouturez groseilliers et cassissiers. Laissez-vous tenter par un peu d’exotisme : si vous bénéficiez d’un climat clément ou d’un coin du jardin bien abrité, et que les gelées ne sont plus à craindre, plantez un kaki en conteneur.
Jardin d’agrément
Vers la mi-avril, quand la terre est bien réchauffée, plantez les dahlias ainsi que les lys, les glaïeuls et les cannas. Semez toutes les annuelles, n’oubliez pas les humbles capucines qui égaieront bordures et rocailles si vous choisissez une variété grimpante ; pour que cette sympathique annuelle démarre dans les meilleures conditions, semez-en quelques graines dans des godets en tourbe que vous gardez à l’intérieur ou dans une petite serre, puis repiquez-les à la fin du mois de manière à avoir des fleurs dès la mi-mai. De même qu’il est utile de semer certaines annuelles au potager (comme l’œillet d’Inde qui repousse les prédateurs du chou), c’est très décoratif de planter dans vos massifs des condimentaires comme le chardon-Marie. Quand la terre du jardin s’y prête (elle doit être acide), cette période est celle où le rhododendron est le plus séduisant. Pour qu’il réussisse, il faut, en plus de la nature de la terre, veiller à l’arroser généreusement et à le placer dans des endroits qui ne sont pas en plein soleil. Quand ces conditions sont réunies, le spectacle est féerique.
Fenêtre, balcon et intérieur
Si vous avez la chance de disposer d’une véranda, vous avez pu y faire hiverner des agrumes. Il est temps maintenant de leur faire prendre l’air sur le balcon si possible à mi-ombre pour qu’ils puissent progressivement se réhabituer au soleil. Les plantes d’intérieur ont repris leur cycle végétatif. Elles ont besoin de lumière mais gardez-vous de les rapprocher d’une fenêtre trop ensoleillée : un coup de chaleur pourrait leur être fatal. Par temps doux et humide, sortez-les sur la terrasse, elles apprécieront une douche naturelle. Sur les terrasses et balcons, mettez en place les pots de géraniums qui hibernaient à l’intérieur ; prévoyez un bac où vous ferez vos semis de fleurs annuelles (œillet d’Inde, pétunias, cosmos, capucine).
Tontes
Une douce tiédeur, quelques gouttes de pluie et le gazon reverdit et repart à l’assaut : il ne faut pas être trop pressé et se transformer en un forcené de la tonte mais la mi-avril est le moment de sortir la tondeuse. Que faire de l’herbe coupée ? Elle ne doit pas être perçue comme un déchet mais comme un sous-produit qui ne demande qu’à être valorisé. Plutôt que d’alourdir votre bilan carbone en l’apportant à la déchetterie, gardez vos tontes et s’ils ne voient pas l’utilité de cette manne, récupérez celle de vos voisins. Vous pourrez la mélanger aux autres déchets végétaux et aux déchets alimentaires (épluchures de fruits et de légumes) pour nourrir le compost. On s’en servira aussi comme paillage entre deux rangées de semis, dans un massif ou au pied des arbres fruitiers ; et en cas d’abondance, entreposez-la à même le sol et les vers de terre s’occuperont du reste.