A Lyon, un ancêtre : l’almanach astronomique et historique

Un siècle avant le Père Benoît, il existait déjà des publications intitulées almanach dont le fameux almanach « astronomique et historique de la ville de Lyon » qui remonte au XVIIIe siècle et dont le Père Benoît s’est procuré un exemplaire de 1749.

Un siècle avant le Père Benoît, il existait déjà des publications intitulées almanach dont le fameux almanach « astronomique et historique de la ville de Lyon » qui remonte au XVIIIe siècle et dont le Père Benoît s’est procuré un exemplaire de 1749.

Cet almanach pour pouvoir être imprimé bénéficiait d’une autorisation (privilège) du Roi datant du 20 juillet 1742 accordé au Prévost des marchands et Echevins de Lyon pour 12 années et cédé à Aymé Delaroche, imprimeur de la Ville.

Edité sous Louis XV « roi de France et de Navarre » on y apprend notamment que le pape de l’époque s’appelle Benoît… XIV.

Il faut se souvenir que l’on est encore sous l’ancien régime. C’est l’Eglise qui a en charge l’éducation, les œuvres sociales appelées « actions charitables » et une partie de la justice.

Rien d’étonnant alors à ce que l’on y trouve la liste des archevêques de Lyon, des paroisses et des congrégations religieuses.

Il contient aussi beaucoup d’informations lyonnaises : le détail des pennonages de Lyon avec la liste nominative de tous leurs membres quartier par quartier, la délimitation des quartiers ainsi que le nom des acteurs des différentes juridictions laîques, qu’il s’agisse de la cour des monnaies, de la maîtrise des eaux et forêts, des gabelles (taxe sur le sel), de la maîtrise des ports et des ponts (pour les péages).

Cet almanach publie également la liste des « Arts et métiers » c’est-à-dire des différentes professions qui doivent désigner chaque année deux gardes pour faire respecter la réglementation. Une liste de soixante métiers qui va des épiciers aux vinaigriers, en passant par les potiers d’étain, les éperonniers et les chandeliers. Ils sont présentés par ordre d’importance : les drapiers, les merciers-toiliers, les veloutiers et fabricants d’étoffes d’or, d’argent et de soie, précèdent les chirurgiens et les apothicaires… tout un symbole.

On l’a oublié mais à cette époque le système des poids et mesures n’était pas harmonisé.

A Lyon, il y avait un poids dit « de ville » c’est-à-dire une livre de 13 onces 3/4 alors qu’à Paris elle pesait 14 onces, 13 à Toulouse, 16 à Strasbourg et la Rochelle… Les marchands de dorures pesaient au marc (contenant 8 onces). La livre de soie contenait 15 onces, mais pour les médecins et les apothicaires, la livre ne pesait que 12 onces…

Les différences pour les poids se retrouvaient aussi pour les mesures. L’aune de Lyon contenait 3 pieds et 8 pouces, alors que 7 aunes de Lyon équivalaient à 9 en Angleterre, 12 en Allemagne…

De quoi y perdre son latin et ils n’avaient bien sûr pas de …calculette !

A noter enfin qu’au grand collège de la Trinité, fondé par les Prévost des marchands et les Echevins, tenu par les jésuites où « l’on enseigne gratuitement toutes les classes depuis la sixième jusqu’à la rhétorique, la philosophie, les Mathématiques et la Théologie », il y avait aussi un professeur de « langue hébraîque », M. Jean Dumas.

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