10 juin 1836 : il y a 190 ans, André-Marie Ampère décèdait

Il est mort à Marseille le 10 juin 1836. Mais c’est bien à Lyon qu’André-Marie Ampère est né, le 20 janvier 1775. Il est, quoi de plus naturel pour un Lyonnais, fils de négociant en soie, avant que celui-ci ne devienne juge de paix. Celui-ci donne à son fils une éducation à la mesure de sa précocité et de sa soif d’apprendre. André-Marie étudie en autodidacte, passant une partie de son enfance dans la maison familiale de Poleymieux-au-Mont-d’Or (qui abritera le musée qui porte son nom).

Mais si le père lui communique sa passion pour les œuvres de Jean-Jacques Rousseau, et inscrit au programme de cette éducation histoire naturelle, poésie et latin, il apparaît bien vite qu’André-Marie est doué pour l’arithmétique – on rapportera que l’enfant s’est livré très tôt à de longs calculs avec des petits cailloux avant même de connaître les chiffres.

Un autodidacte précoce…

La précocité de cet autodidacte le mène à des études de chimie. À vingt-six ans, il enseigne à Bourg-en-Bresse avant d’être nommé professeur de physique au nouveau lycée de Lyon, créé par la loi du 11 Floréal An X. En 1805, Paris l’ac- cueille. Le savant se hisse au poste de répétiteur à l’École polytechnique. Son ascension se poursuit. En 1808, Ampère devient Inspecteur général de l’Université. Cette période nous a légué un piquant rapport établi de sa main sur l’éta- blissement du « Grand Collège », le Lycée de Lyon... qui, un jour, portera son nom.

On découvre un homme sévère, se plaignant au Grand Maître de l’Université, Fontanes, de cette grande maison d’éducation qui présente maints « inconvé- nients pour les mœurs... » (Lettre du 8 octobre 1810). « Les élèves, précise-t-il, trouvent le moyen de s’échapper pendant la route et de s’enivrer dans les cabarets : on en a rapporté publiquement sur une civière dans un état qui pendant une journée entière a fait craindre pour leur vie... ». L’Inspecteur Ampère critique amèrement (et aussi avec une pointe d’iro- nie) les responsables du lycée : « Le Proviseur. L’extrême bonté est voisine de la faiblesse. Le Censeur, M. Devins, agit beaucoup, il parle davantage ; il a tout fait, il veut tout faire, porter la cave au grenier, descendre le grenier à la cave... ».

Le « Newton de l’électricité »

La place d’André-Marie est, à la fois, dans l’enseignement et la recherche et il cumule les fonctions. Si en 1808 Napoléon l’a nommé au poste d’inspecteur général de l’université fran- çaise, qui vient d’être créée, il est admis à l’Académie des Sciences en 1814. Dix ans plus tard il professe la physique au Collège de France et la philosophie à la Faculté des Lettres.

Son autorité est définitivement reconnue avec ses travaux de chimie où ses expériences sont novatrices, en travaillant sur la forme et l’arrangement des atomes et en concevant la stéréo-chimie (branche de la chimie qui étudie la disposi- tion dans l’espace des atomes d’une molécule). C’est surtout dans le domaine de l’électricité qu’il s’illustre, ce qui va lui valoir le surnom de « Newton de l’électricité ». Il établit les fondements de l’électromagnétisme. Il crée l’électrodynamique puis, s’appuyant sur les découvertes d’Arago, il réa- lise le premier électro-aimant. Bien d’autres travaux sont à mettre à son actif.

Couverture Almanach du père Benoit
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